jeudi 9 août 2007

FILLIOL Jean de son vrai nom FILIOL


Né en 1909 à Bergerac.
Il est d'abord militant de l'Action Française.
C'est un cadre commercial chez Hachette.
Il dirige la 17e section des Camelots du Roi.
C'est lui qui le 6 Février 1934 lance vers le Pont de la Concorde la charge contre les gardes mobiles qui déclenche la fusillade. A la suite de l’assaut manqué contre la Chambre des députés , les deux dissidents de l’Action française, Eugène Deloncle et Jean Filiol, fondent le "Comité secret d’action révolutionnaire" (CSAR), organisation secrète, structurée, qui s’étend à toute la France et qui prépare la guerre civile en tentant d’y entraîner l’armée. La Cagoule a de l’argent, celui que lui donnent largement beaucoup d’industriels. Filiol veut des armes. On n’en demande pas à l’Allemagne, mais on s’adresse à l’Italie de Mussolini.
Et, pour s’attirer ses faveurs, Jean Filiol et quelques sbires tuent deux antifascistes réfugiés en Normandie. Les Italiens autorisent l’achat de mitraillettes Beretta, armes inconnues des troupes françaises à l’époque. Les Cagoulards mènent la même démarche à l’égard des Espagnols franquistes. Jean Filiol, déguisé en officier aviateur, fait sauter (et ce fut la première explosion connue avec du plastic), un hangar qui contenait, à Toussus-le-Noble, des avions destinés à aider les Républicains.
Personne ne sait d’où viennent ces coups. En outre, la Cagoule donne le change et entend faire accuser la Gauche.
Avec DELONCLE il est le principal organisateur de la Cagoule en 1936. Les conjurés montent en puissance et se prennent à rêver. La République, la Gueuse, tuer Blum, renverser le pouvoir, faire un putsch. Il s’en faudra de peu qu’ils ne réussissent. Elle passe à l’acte en organisant un attentat le 11 septembre 1937 contre la Confédération générale du patronat français et du groupe des industries métallurgiques : la police passe alors à l’action et arrête l’état-major civil en juillet 1938, alors que les militaires compromis rentrent dans les rangs. On le sait aujourd’hui, les Cagoulards ont été trahis par le policier Bony (son fils le dit dans ses Mémoires).
En 1941 il est chargé du renseignement par le MSR. Lorsque la Légion des Volontaires Français organise une parade à Versailles, il est présent, et il est sans doute celui qui a guidé le jeune homme qui blesse Laval et Déat de quelques coups de revolver. Jean Filiol est cette fois-ci arrêté par la police de Vichy. Il est interné au camp de Saint-Paul d’Eyjeaux, près de Limoges, et il y reste un an. Laval accepte de le laisser partir, à condition qu’il se tienne tranquille.
Joseph DARNAND l'affecte à la Franc-garde de la Milice au début de 1944 dans le Limousin. Jean Filiol alias Deschamps, est le patron du sinistre deuxième service de la Milice à Limoges.
Il fuit en Allemagne à la fin de 1944 , puis en Espagne en 1945 où Jean Filiol finira son parcours au sein de l’Oréal, multinationale qui fut le refuge d’un nombre important de Cagoulards. Il se fera complètement oublié malgré trois condamnations à mort après 1948. Jean Filiol est le visage le plus caractéristique et le plus sanglant de cette extrême-droite qui, dans les années 30, a voulu faire tout ce qui était en son pouvoir pour détruire la République et qui a vu son rêve exaucé temporairement par la victoire des armées allemandes.

Photo de l'acte d'Etat civil de Jean Filiol, on lit : Filiol, avec 1 seul "l", né à Bergerac, on note qu'il n'est porté aucune mention marginale ni de sa date de mariage et ni de sa date de décès.


Filiol Jean etat civil

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Cette présntation est certes rationnelle mais il est dommage que l'auteur n'ait pas rencontré le personnage principal
Je l'ai connu lorsqu'il était caché
C'était un mélange de passion, de courtoisi et d'idéalisme
Très protecteur avec ses proches
Très secret aussi mais j'ai pu parler lorsqu'il était malade et sentait que l'issue fatale se rapprochait
Ce n'était pas un monstre
Il a , à priori, assumé des fautes qu'il n'a pas commises
Son idéal était social , patriotique et il avait compris avant ce jour que le capitalisme à outrance avait les mêmes résultats que les dictatures communistes : le non respect humain; cela peut surprendre au vue des écrits sur lui; et pourtant je l'ai entendu . On ne me l'a pas raconté au travers de témoignages
C'est peut être aussi pour cela qu'il ne fallait pas qu'il existe
Je ne sais si mon commentaire sera publié , car l'auteur du blog doit approuver
Ce sera un bon test concernant une liberté d'expression ou non

Anonyme a dit…

bonjour. Merci pour cet article.
Ce message s'adresse en fait à "anonyme". Etant chercheur sur l'histoire de ce mouvement, j'aimerais bien, si vous êtes d'accord, échanger avec vous sur la rencontre que vous avez eu avec Jean Filliol. Si vous acceptez, pouvez-vous me contacter à l'adresse suivante : jeponcheville@hotmail.com.
Merci beaucoup par avance
Cordialement